Nous sommes rentrés dans nos pénates, sans encombres, et certainement un petit peu grandits de ce magnifique voyage. L'envie qui nous habite est d'y retourner un jour, de faire d'autres voyages aussi. Bali est en pleine phase de changement et d'occidentalisation, ce qui n'est pas sans revers... Extension urbaine, épuisement des réserves d'eau potable, affaiblissement des traditions hindoues (et perte de la cohésion de groupe, qu'il soit familial, villageois ou insulaire), pollution diverses (les décharges à ciel ouvert y sont très nombreuses), perte de savoirs faires locaux au profit de l'industrie touristique (à laquelle nous sommes conscients d'avoir participé), et je ne sais quoi encore. Dans vingt ans, elle aura sans doute un autre visage. Il est à espérer qu'elle sache trouver où se trouve son intérêt, c'est à dire la conservation de son immense patrimoine culturel et naturel, qui nous a fait vibré ces trois semaines.

C'est agréable aussi de ne pas bouger, de laisser nos affaires en place, et de prendre le temps de petit-déjeuner, avant de repartir pour quelques heures de shopping... Et de négociation ferme !! Il ne faut pas hésiter à casser les prix... Tout est élastique et surtout le commerce !

La technique Damien c'est la discussion au long cours, passer du temps pour obtenir le meilleur prix. Gaelle va tenter d'apprendre la moue boudeuse que font les commerçants quand on leur annonce un prix. Patrick et moi divisons en général les prix par deux ou trois et montons progressivement, du ça ne baisse pas assez, on fait mine de s'en aller, et là, ça baisse comme par enchantement !! Le sarong s'est négocié entre 50000 et 100000rp (soit 3 à 8 euros environ). Un masque à 80000rp.

Il ne faut pas hésiter, c'est comme ça que ça marche, même si c'est difficile pour nous ! Les marchand n'hésitent pas à charger les touristes... Normal je dirais ! Damien et Gaelle on croisé deux françaises en détresse qui étaient en train de se faire plumer... Elle avaient déjà acheté deux sarong à 450000rp l'un ! Difficile de s'y retrouver avec ces chiffres astronomiques... A part ça c'est assez facile et les commerçants tout à fait sympas.

Apres déjeuner, ce sera la minute culturelle de l'étape. Le musée Puri Lukisan conserve des peintures et sculptures d'artistes locaux de la première moitié du XXeme siècle. C'est naïf, parfois psychédélique et toujours bourré de détails et motifs ornementaux. A priori, les technique et les représentations ont très peu évolué depuis deux siècles. Il s'agit essentiellement de mythologie hindoue et de scènes de la vie quotidienne, qui ne semble pas avoir beaucoup changé depuis les années 1920, hormis scooters, téléphones mobiles, internet et tourisme de masse... L'artisanat lui ne s'est pas mécanisé, ne s'est pas délocalisé, à ce qu'on en a vu.

Quelques négociations plus tard nous retraversons la foret des singes pour rentrer. Spectacle sans pudeur, les singes se livrent devant nous à leurs ébats. Ils sont chez eux ! Et quel bonheur de se glisser dans la piscine pour finir cette chaude journée !

Journée transfert entre Gili Trawagan et Ubud, le centre artistique, artisanal, et touristique de Bali. Ça commence par une balade à cheval, ça finit par un déjeuner à 5h de l'apres-midi... Chargés dans les petites charrettes typiques des îles Gili, on est repartis pour un tour de fast boat...au grand plaisir de Damien (en toute ironie biensur).

Cette fois, le trajet n'est pas direct, nous chargeons et déchargeons des voyageurs (principalement français d'ailleurs) sur chacune des trois îles et sur Lombok (au passage une plage pas très ragoutante). 1h plus tard, quelques frayeurs et têtes cognées plus loin à causes de bonnes vagues, nous revoici à Amed.

Plan sans accroc encore une fois, un chauffeur nous attend. Par contre, nous devons partager la voiture avec un beau gosse niçois. Mais la vraie question est : 5 valises, un sac de rando, et 5 personnes...ça rentre ?? Ici, rien n'est problème, ça rentrera !!! Et c'est reparti pour 2h30 de trajet en voiture. On ressent le manque de Ketut qui nous aurait expliqué à quoi servait cette procession ou quel était ce fruit merveilleux sur le bord de la route. Bon, le chauffeur est tout de même gentil et nous dépose près de notre hôtel.

Si ça avait été si simple, cette journée n'aurait pas méritée de post... Le chauffeur ne peut donc pas nous déposer à l'hôtel, des gens sont en train de regoudronner la route (oui, un dimanche). Nous voilà donc en train d'escalader le trottoirs, de refaire des semelles à nos tongs et bouziller les roues de nos valises, de se faire encercler par des petits singes, pour arriver à ça que nous croyions être notre hôtel...et puis non, je me suis lamentablement gourre, nous, c'est le Kebun Indah, pas le Alam Indah...nous c'est celui qui est de l'autre coté de la Monkey Forest, celui devant lequel notre chauffeur est passé quelques instant auparavant...

On y est arrivé tout de même... Et avons fini par manger un petit plat mexicain, à 5h de l'apres-midi donc !!! Mais nous sommes tout près du centre, ce qui devrait être bien pour les visites de demain.

Forcément, on fait moins de choses quand on ne de lève pas à 3h du matin... Mais nous profitons du cadre idyllique, lecture et bronzette sur la plage, snorkelling (avec jolis coups de soleil à la clé) et tentative ratée de tour de l'île en vélo... Ça fait un bien fou apres ces 10 jours intenses !

Encore un matin avec le réveil... Nous devons prendre une navette à 8h pour nous emmener à l'embarcadère, direction les îles Gili. Quand je dis embarcadère, il s'agit simplement d'une plage sur laquelle s'échouera la navette rapide. Comme dans beaucoup d'endroit, il y a ici beaucoup de monde pour porter nos valises. C'est difficile de s'y habituer. Damien se fait envoyer balader par une vieille dame, qui insiste pour porter la sienne. Le monde à l'envers, et une drôle d'impression de prendre ces gens adorables pour des esclaves à notre insu.

Chargement des valises et des passagers effectué, nous voilà partis pour la traversée. Nous sommes tous contents d'avoir choisit l'option courte du trajet. Sensation d'insécurité, mal de mer naissant ou douche froide pour les autres...

A l'arrivée, on se croirait dans un fond d'écran de Windows : mer translucide, bateaux de pêcheurs et paillotes, ça va être parfait pour l'etape repos du voyage. Nos valises sur la plages, un conducteur de charrette vient nous proposer de nous emmener à l'hôtel.

Ici, pas de voitures mais des taxis à cheval et des vélos, en nombre limité. Nous commençons directement l'étape repos : transats vue sur mer, déjeuner vue sur mer, sieste et lecture vue sur mer, snorkelling dans la mer. Ici, on peut nager avec les tortues !! Entre autres choses ... Nous ne sortons de l'environnement de l'hôtel que pour diner, les pieds dans l'eau, à la lueur de la bougie, petit bœuf reggae et jongleurs de feu. Un coin de paradis.